lundi 30 novembre 2009

Racisme ordinaire

Pas de vidéos ou de photos du plus beau bébé du monde, pas d’autocongratulations sur mes capacités à coacher une équipe de volley (on a gagné un autre tournoi depuis la dernière fois et on va gagn…, on va participer au premier tournoi de la saison le 8 décembre), mais un petit retour sur certaines spécificités des égyptiens. Je ne m’étendrais pas sur leur comportement routier (criminel/suicidaire), sur leur conception du fair-play (cela vaut aussi pour les algériens), sur leurs aptitudes en maçonnerie (ils sont loin les temples de la vallée du Nil et les pyramides) ou encore sur le népotisme, la corruption et l’ultra individualisme (Oncle Sam 1 – Nasser 0). Non, je vais, par un exemple et en écho à ce post de mon ami François, revenir au racisme dont les égyptiens font preuve à l’égard d’eux-mêmes et des autres arabes.

A l’occasion des vacances de l’Aïd El Kibir, nous avons réservé Elissar et moi dans un hôtel d’Hurghada (c’est nul Hurghada, vive le Sinaï !). Bien entendu nous réservons, par l’intermédiaire d’une agence, une chambre couple et précisons que nous arrivons avec un bébé. A notre arrivée, après avoir échappé aux comportements criminels/suicidaires sur les 450 km qui séparent Le Caire d’Hurghada, nous apprenons que la chambre qui nous est réservée est double (2 lits) et qu’on nous ne attendait pas avec un bébé. Problème réglé compte tenu du fait que l’hôtel n’affiche pas complet même en ces périodes de fêtes. Vient ensuite l’enregistrement avec passeports et tout le pataquès. « Avez-vous votre certificat de mariage » s’enquiert le jovial concierge. « Pardon ? » demande mon épouse un brin fatiguée par le long trajet et quelques peu agacée par le léger contretemps mentionné plus haut. « Il nous faut un certificat de mariage puisque vous êtes libanaise et que votre compagnon est français. »

Et oui, c’est comme ça, si vous êtes un couple, arabe-arabe ou bien arabe-occidental (par arabe j’entends avec un passeport d’un pays arabe) il faut bien prouver que vous êtes marié. C’est la loi. J’aurais pu venir avec trois copines russes, néerlandaises, slovaques ou polonaises et partouzer allègrement dans une chambre simple. Pas de problème. Mais venir avec ma femme libanaise et mon fils sans certificat de mariage, il y a un hic. Il a fallu que le représentant à Hurghada de l’agence du Caire se déplace, on nous a proposé de faire chambre à part (comme Jacques et Bernadette) à nos frais ou bien d’aller voir ailleurs. Nous étions néanmoins décidé à ne pas céder et surtout il était hors de question de nous retaper 450 km de nuit avec les instincts criminels/suicidaires décupler en l’absence de Rê. Nous prîmes place dans le hall de l’hôtel. Je laissai à Réda libre cours à ses instincts d’explorateur et de future star de la Scala. On se vautrait par terre. Pendant ce temps, en coulisses, une solution se dessinait. Après près de deux heures. Nous avons du faire une déclaration sur l’honneur certifiant que nous étions marié, et demain, une amie va venir chez nous, copier le livret de famille et le certificat de mariage et le faxer ou l’envoyer par courriel ici. Vivement qu’Elissar ait un passeport français !

A bientôt.