samedi 9 février 2008

Parabole

C’est l’histoire d’une femme assez riche et qui s’emmerde. Elle décide de se faire alors construire une belle maison. Elle fait appel à un maître d’œuvre, Raoul Constructions, qui se chargera de faire appel aux différents corps de métier qui mèneront à bien le projet de l’oisive. Les travaux commencent. Bien. A temps. Tous les travailleurs sont motivés, même si, il ne faut pas déconner, ils râlent comme il se doit quand il le faut. Ils pensent même à un système de chauffage efficace qui permettra de chauffer toute la maison, à moindre coût, et de manière équitable :17° dans les chambres à coucher, 22° dans le salon, 23° dans les salles de bains etc. Mais la princesse a des vapeurs, des caprices d’enfants. Elle veut du chauffage, mais ne tient absolument compte des avis des professionnels. Sans consulter qui que ce soit à part quelques-unes de ses proches, extatiques devant son charme et sa puissance, l’emmerdeuse fait appel à Bâtiments Valette. Cette entreprise avait déjà travaillé pour la belle : mal, inefficacement, sans résultat. Ce choix interpelle le patron de Raoul Constructions, mais pour conserver son contrat, il fait contre mauvaise fortune bon cœur.

Les sous-traitants qu’il a embauchés se voient dans la possibilité de collaborer avec Valette ou pas. Certains refusent catégoriquement, voyant en ce dernier un arriviste qui tirera seul profit de leurs idées et de leur savoir-faire. La seule compétence de Valette étant le faire-savoir, l’effet d’annonce. D’autres, craignant de voir des mois de travail mis a mal par l’incompétent, décident de collaborer pour éviter le pire. Mais celui-ci refuse de communiquer ses plans d’actions, sa stratégie. Ben en fait, il n’en a pas. Et comme il ne veut pas s’entendre dire qu’il fait n’importe quoi, il ne rencontre personne, brasse beaucoup d’air, gesticule, est grossier et ordurier quand il est pris en faute.

Pire ! Quand les employés de Raoul demandent de pouvoir empiéter sur le chantier du chauffage pour consolider les fondations d’une pièce du rez-de-chaussée, la priorité est donnée au chauffage !

Il va se faire virer, pense-t-on. Il est nul, tout le monde le sait, surtout que son chauffage est pourri (il fera 18° partout…). Et bien non ! Il est même félicité pour son travail remarquable et est encouragé ! La révolte gronde, mais rien ne se passe. Certains décident de ne se consacrer qu’à leur partie du contrat initial, la plomberie ou l’électricité, et abandonnent le chantier chauffage, dégoûtés, démotivés. La capricieuse le leur reproche. Indirectement. Elle ne va pas se salir à adresser la parole à des ouvriers…

Croit-elle qu’elle pourra ainsi disposer indéfiniment des gens et de leur bonne volonté ? Je ne crois pas. En même temps, nul n’est irremplaçable.

A bientôt.